Atelier d'écriture - Concours Paradise

Me revoici pour un article un peu particulier aujourd'hui... 

À l'occasion de la sortie de Paradise, le nouveau roman de Simone Elkeles le 12 janvier 2012, les Éditions La Martinière J. Fiction m'ont invitée à participer à un concours inter-bloggeuses.

Le principe : Rédiger un court récit sur le thème "L'amour plus fort que les préjugés"

J'ai relevé le défi et voici ma proposition, je vous demanderai de l'indulgence pour la débutante que je suis et je vous conseille également d'écouter Video Games de Lana Del Rey en léger fond sonore :

Le Soleil et la Lune

Suraj et Chandni

Par Harmony – See You Beyond Hell

Je m’appelle Chandni. Simplement Chandni. Je vais vous raconter l’histoire d’une jeune fille de 16 ans embarquée dans un amour tragique. Mon histoire.

Je suis née à Migdar, capitale d’un pays vivant dans la démesure et la décadence. J’ai y vécu toute ma vie, mais loin de ses folies et ses richesses. Moi, j'habitais dans les tréfonds de la ville, sous "la plaque".

Vous vous demandez sûrement de quoi je parle avec cette plaque. La plaque c’est la séparation entre les citoyens du dessus, riches, de bonnes familles, vivant à la lumière du jour, ces gens-là n’ont aucun souci. Et les « gens du dessous »pauvres, vivant et travaillant sous la lumière artificielle pour entretenir les citoyens du dessus.

Un jour, après une dispute stupide avec mes parents, je suis partie. J’ai marché un moment dans nos rues sombres, sales et froides. Je n’avais jamais été aussi loin de notre quartier et à ma grande surprise je suis tombée sur un mur. Bien sûr, en y réfléchissant plus tard, j’ai compris que les citoyens du dessus ne voulaient pas voir s’enfuir leurs précieux esclaves.

Je ne sais pas ce qui m’a pris. Dans un état de colère face à la réalité de mon emprisonnement j’ai cherché des prises, et je me suis mise à escalader le mur orné de graffitis en tout genre exprimant le désespoir général des jeunes du dessous. Pourquoi n’avais-je jamais entendu parler de ce mur d’enceinte, pourquoi d’ailleurs je ne l’avais jamais vu. Je pense que mes parents ont voulu protéger leur fille éprise de liberté que j’ai été à l’époque.

Arrivée au sommet du mur, essoufflée par cette escalade, je l’ai vu... Pour la première fois de ma vie. La chose la plus merveilleuse qui m’ait été donné de voir. Le Soleil.

C’était le crépuscule. Je me suis assise sur le mur et j’ai regardé l’astre du jour laisser sa place à la Lune. Les derniers rayons qui me parvenaient réchauffaient ma peau d’une douce chaleur que jamais auparavant je n’avais ressentie. J’ai fermé les yeux et des larmes de bonheur ont roulées sur mes joues.

La magie fut brisée lorsqu’en levant la tête j’ai pu constater que la plaque était à une vingtaine de mètres au dessus de moi. Symbole d’une vie vouée à travailler pour des personnes que je ne rencontrerai jamais.

…

Chaque semaine je renouvelais cette dangereuse escapade. Mais à chaque fois que je grimpais pour voir le soleil, mon cœur rayonnait. Il était la lumière qui a chassé l’ombre planant sur ma vie.

Je devais faire attention de ne pas me faire prendre, car personne ne comprendrait pourquoi j’allais voir autant le Soleil. C’était interdit. J’étais une fille d’en dessous, destinée à rester dans l’obscurité et la froideur de ma servitude.

Que m’arriverait-il si on découvrait que j’escaladais le mur pour voir la seule chose qui comptait maintenant le plus à mes yeux ? Je serais certainement enfermée dans un cachot. Ou pire. Je n’osais l’imaginer. Je ne reverrais plus le soleil. Et en même temps je ne pouvais me passer de cette douce sensation, cette boule au ventre, lorsque je le voyais, lui. Mon soleil.

Il était si loin, inaccessible. Je l'aimais si fort et ses rayons qui me caressaient me prouvaient son amour.

Mes parents me demandaient ce que j’allais faire après avoir effectué mes heures de travail pour les citoyens du dessus, parce que ma peau devenait moins pâle que les autres filles avec lesquelles je devais travailler la journée... Toutes les nuits je pensais à un moyen de le rejoindre, de ne plus avoir à me cacher. Lorsque je montais sur le mur, et que je voyais mon Soleil plus rien ne comptait.

J’ai regardé souvent le vide. Le vide. L’autre côté du mur qui m’était interdit à jamais. J’étais hypnotisée par mon désir de liberté et mon amour pour le Soleil.

Et puis un jour… Par amour pour mon Soleil, j’ai basculé. De son côté. Du côté de la liberté. Je ne voulais plus être séparée de lui, ni retournée dans le froid et l’obscurité du dessous. Durant ma chute je me suis sentie baignée dans la lumière, comme sauvée.

Dans la mort qui m’a tendue les bras pendant ma chute, j’ai trouvé ma lumière et j’ai quitté l’obscurité à jamais. La mort n’est pas une fin, c’est un renouveau…

Voila donc mon récit, j'espère être dans le thème, j'ai vraiment laissé libre court à mon imagination ! Je remercie beaucoup La Martinière Jeunesse, en particulier Maïna pour ce concours qui m'a permis d'expérimenter l'écriture.

Je remercie également de.w ma correctrice en chef, sans qui je dois bien l'avouer je ne ferai pas grand chose ! Et un merci aussi à Bubblegirl et BlackWolf pour leur avis qui m'a été très utile et aussi rassurant ^^

Je vous encourage vivement à suivre toute l'actualité de Simone Elkeles sur la page facebook officielle, si vous n'aimez pas déjà, allez-y !